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中法对照:A LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU 追忆似水年华(29)
送交者: wangguotong[★★★声望勋衔13★★★] 于 2024-04-21 0:22 已读 3309 次 1 赞  

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中法对照:A LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU 追忆似水年华29

作者:Marcel Proust   马塞尔-普鲁斯特

编辑整理:WANGGUOTONG

Première Partie第一部

COMBRAY(3)

第一卷 贡布雷(3)

 

Un instant (tandis que nous nous éloignions et que mon grand-père murmurait : « Ce pauvre Swann, quel rôle ils lui font jouer : on le fait partir pour qu’elle reste seule avec son Charlus, car c’est lui, je l’ai reconnu ! Et cette petite, mêlée à toute cette infamie ! ») l’impression laissée en moi par le ton despotique avec lequel la mère de Gilberte lui avait parlé sans qu’elle répliquât, en me la montrant comme forcée d’obéir à quelqu’un, comme n’étant pas supérieure à tout, calma un peu ma souffrance, me rendit quelque espoir et diminua mon amour. Mais bien vite cet amour s’éleva de nouveau en moi comme une réaction par quoi mon cœur humilié voulait se mettre de niveau avec Gilberte ou l’abaisser jusqu’à lui. Je l’aimais, je regrettais de ne pas avoir eu le temps et l’inspiration de l’offenser, de lui faire mal, et de la forcer à se souvenir de moi. Je la trouvais si belle que j’aurais voulu pouvoir revenir sur mes pas, pour lui crier en haussant les épaules : « Comme je vous trouve laide, grotesque, comme vous me répugnez ! » Cependant je m’éloignais, emportant pour toujours, comme premier type d’un bonheur inaccessible aux enfants de mon espèce de par des lois naturelles impossibles à transgresser, l’image d’une petite fille rousse, à la peau semée de taches roses, qui tenait une bêche et qui riait en laissant filer sur moi de longs regards sournois et inexpressifs. Et déjà le charme dont son nom avait encensé cette place sous les épines roses où il avait été entendu ensemble par elle et par moi, allait gagner, enduire, embaumer tout ce qui l’approchait, ses grands-parents que les miens avaient eu l’ineffable bonheur de connaître, la sublime profession d’agent de change, le douloureux quartier des Champs-Élysées qu’elle habitait à Paris.    

有那么一小会儿(当时我们正在走开去,我的外祖父悄声说斯万也怪可怜的,他们让他扮演什么角色!故意把他打发走,让她好跟夏吕斯厮混,那男的就是夏吕斯,我认得!还有那个小姑娘,也参与进这类丑事当中!)我忽然产生如下的印象:希尔贝特的母亲口气那么厉害,她都不敢顶嘴,说明她并非高不可攀,也得听命于人;这个印象减轻了一点我的痛苦,给了我些许希望,也使我的爱恋之情有所收敛。但是,这种爱恋之情很快又在我的内心升腾起来,仿佛是一种反应,我的受到委屈的心想通过这一反应来同希尔贝特并起并坐,或者把她也贬到同样的水平。我爱她,我后悔当时没有来得及想到什么妙语气气她,让她伤心,迫使她记得我。我觉得她很美,所以我恨不能转身回去,耸耸肩膀对她喊一声:您真丑,瞧您这怪样,叫我恶心!然而,我没有这样做,只是走开了,心里留下了这个红头发、皮肤上布满红色雀斑、手里拿着一把铲子、笑着向我投来呆板而隐含深意的目光的少女的形象,并把它作为我这样年龄的孩子因无法违拗自然法则而不能得到的某种幸福的首例。她的名字在我和她一起听到呼喊的那片桃红色的山楂花下留下了芳香,这名字的魅力还将征服同它接近的一切;我的外祖父母有幸结识并没齿不忘的她的祖父母,崇高的经纪人的职业,以及她在巴黎居住的香榭里舍大街的那个令人断肠的地区,都因与她有关而增光添彩。

 

« Léonie, dit mon grand-père en rentrant, j’aurais voulu t’avoir avec nous tantôt. Tu ne reconnaîtrais pas Tansonville. Si j’avais osé, je t’aurais coupé une branche de ces épines roses que tu aimais tant. » Mon grand-père racontait ainsi notre promenade à ma tante Léonie, soit pour la distraire, soit qu’on n’eût pas perdu tout espoir d’arriver à la faire sortir. Or elle aimait beaucoup autrefois cette propriété, et d’ailleurs les visites de Swann avaient été les dernières qu’elle avait reçues, alors qu’elle fermait déjà sa porte à tout le monde. Et de même que, quand il venait maintenant prendre de ses nouvelles (elle était la seule personne de chez nous qu’il demandât encore à voir), elle lui faisait répondre qu’elle était fatiguée, mais qu’elle le laisserait entrer la prochaine fois, de même elle dit ce soir-là : « Oui, un jour qu’il fera beau, j’irai en voiture jusqu’à la porte du parc. » C’est sincèrement qu’elle le disait. Elle eût aimé revoir Swann et Tansonville ; mais le désir qu’elle en avait suffisait à ce qui lui restait de forces ; sa réalisation les eût excédées. Quelquefois le beau temps lui rendait un peu de vigueur, elle se levait, s’habillait ; la fatigue commençait avant qu’elle fût passée dans l’autre chambre et elle réclamait son lit. Ce qui avait commencé pour elle — plus tôt seulement que cela n’arrive d’habitude — c’est ce grand renoncement de la vieillesse qui se prépare à la mort, s’enveloppe dans sa chrysalide, et qu’on peut observer, à la fin des vies qui se prolongent tard, même entre les anciens amants qui se sont le plus aimés, entre les amis unis par les liens les plus spirituels, et qui, à partir d’une certaine année cessent de faire le voyage ou la sortie nécessaire pour se voir, cessent de s’écrire et savent qu’ils ne communiqueront plus en ce monde. Ma tante devait parfaitement savoir qu’elle ne reverrait pas Swann, qu’elle ne quitterait plus jamais la maison, mais cette réclusion définitive devait lui être rendue assez aisée pour la raison même qui, selon nous, aurait dû la lui rendre plus douloureuse : c’est que cette réclusion lui était imposée par la diminution qu’elle pouvait constater chaque jour dans ses forces, et qui, en faisant de chaque action, de chaque mouvement, une fatigue, sinon une souffrance, donnait pour elle à l’inaction, à l’isolement, au silence, la douceur réparatrice et bénie du repos.    

莱奥妮,我的外祖父一回到家里便说道,刚才你要是能跟我们一起散步才好呢。你一定不认得当松维尔了。可惜我不敢,不然我就折一枝你那么喜欢的桃红色的山楂花带回来送给你了。我的外祖父跟我的莱奥妮姨妈讲述我们在散步中的见闻,既是为了哄她高兴,也许还因为我们没有完全失去希望,盼望哪一天能怂恿她下床,出门走走,况且我姨妈原先很喜欢斯万的那个宅院,斯万是她接见的最后一位客人,那时她早已闭门谢客了。而如今,倘若斯万前来探问她的近况(她是我们家唯一的斯万还要求见见的人),她会让人回话说,她累了,请他下次再来;同样,那天晚上,她听罢外祖父的叙述,便说:是啊,等哪天天气好,我坐车去那儿的花园门口看看。她这么说倒是诚心诚意的。她很想再见见斯万,重睹当松维尔的芳华;但是,她力不从心,真要这么做恐怕会累垮的。有时候,天气晴朗,她的精力多少充沛些,她起床梳妆;可是还没有跨出门槛她就感到累了,忙着要上床。在她身上,已经出现人到老年万事休的心境——只是比一般人来得早而已。她什么事都无心去做,只等着死亡临头,早早地把自己象蚕蛹一样地裹在茧中。我们可以看到,有些人寿命很长,但在他们的晚年,即使当年曾是形影不离的情侣,即使当年曾是心心相印的密友,到了一定年纪,他们也不再为聚首而离家远行,甚至不再互致信札,他们认定了在这尘世间他们已无心曲可通。我的姨妈大概也心中有数,她不会再见到斯万,不会再出门,但是这种我们可能觉得痛苦难忍的幽闭生活,她大概倒认为是合情合理的,因为她精力衰退,每天都感到困顿不济,不得不划地为牢约束自己;她每做一件事,每有一个举动,即使不感到痛苦,至少也感到吃力,这样,不活动、与世隔绝、悄悄度日,她反倒能得到摄身养息的舒适和悠闲。

 

Ma tante n’alla pas voir la haie d’épines roses, mais à tous moments je demandais à mes parents si elle n’irait pas, si autrefois elle allait souvent à Tansonville, tâchant de les faire parler des parents et grands-parents de Mlle Swann qui me semblaient grands comme des dieux. Ce nom, devenu pour moi presque mythologique, de Swann, quand je causais avec mes parents, je languissais du besoin de le leur entendre dire, je n’osais pas le prononcer moi-même, mais je les entraînais sur des sujets qui avoisinaient Gilberte et sa famille, qui la concernaient, où je ne me sentais pas exilé trop loin d’elle ; et je contraignais tout d’un coup mon père, en feignant de croire par exemple que la charge de mon grand-père avait été déjà avant lui dans notre famille, ou que la haie d’épines roses que voulait voir ma tante Léonie se trouvait en terrain communal, à rectifier mon assertion, à me dire, comme malgré moi, comme de lui-même : « Mais non, cette charge-là était au père de Swann, cette haie fait partie du parc de Swann. » Alors j’étais obligé de reprendre ma respiration, tant, en se posant sur la place où il était toujours écrit en moi, pesait à m’étouffer ce nom qui, au moment où je l’entendais, me paraissait plus plein que tout autre, parce qu’il était lourd de toutes les fois où, d’avance, je l’avais mentalement proféré. Il me causait un plaisir que j’étais confus d’avoir osé réclamer à mes parents, car ce plaisir était si grand qu’il avait dû exiger d’eux pour qu’ils me le procurassent beaucoup de peine, et sans compensation, puisqu’il n’était pas un plaisir pour eux. Aussi je détournais la conversation par discrétion. Par scrupule aussi. Toutes les séductions singulières que je mettais dans ce nom de Swann, je les retrouvais en lui dès qu’ils le prononçaient. Il me semblait alors tout d’un coup que mes parents ne pouvaient pas ne pas les ressentir, qu’ils se trouvaient placés à mon point de vue, qu’ils apercevaient à leur tour, absolvaient, épousaient mes rêves, et j’étais malheureux comme si je les avais vaincus et dépravés. Cette année-là, quand, un peu plus tôt que d’habitude, mes parents eurent fixé le jour de rentrer à Paris, le matin du départ, comme on m’avait fait friser pour être photographié, coiffer avec précaution un chapeau que je n’avais encore jamais mis et revêtir une douillette de velours, après m’avoir cherché partout, ma mère me trouva en larmes dans le petit raidillon contigu à Tansonville, en train de dire adieu aux aubépines, entourant de mes bras les branches piquantes, et, comme une princesse de tragédie à qui pèseraient ces vains ornements, ingrat envers l’importune main qui en formant tous ces nœuds avait pris soin sur mon front d’assembler mes cheveux, foulant aux pieds mes papillotes arrachées et mon chapeau neuf. Ma mère ne fut pas touchée par mes larmes, mais elle ne put retenir un cri à la vue de la coiffe défoncée et de la douillette perdue. Je ne l’entendis pas : « Ô mes pauvres petites aubépines, disais-je en pleurant, ce n’est pas vous qui voudriez me faire du chagrin, me forcer à partir. Vous, vous ne m’avez jamais fait de peine ! Aussi je vous aimerai toujours. » Et, essuyant mes larmes, je leur promettais, quand je serais grand, de ne pas imiter la vie insensée des autres hommes et, même à Paris, les jours de printemps, au lieu d’aller faire des visites et écouter des niaiseries, de partir dans la campagne voir les premières aubépines.    

我的姨妈没有去看桃红色山楂花堆艳叠锦的花篱,但是,我每次都要问我的长辈:她会不会去?她从前是不是常去当松维尔?我想方设法抓住机会让他们提到斯万小姐的父母和祖父母,因为他们在我的心目中跟神仙一样伟大。斯万这个姓对我简直具有神话般的色彩,我跟我的长辈聊天的时候,我如饥似渴地盼望他们提到这个姓氏,虽然我自己不敢把它叫出口,但是我拐弯抹角地引导他们触及同希尔贝特和她的家族有点关系、甚至牵涉到她本人的一些话题,好让我感到离她不至于太远;我有时会突然迫使父亲开口,譬如说,我假装以为外祖父的职务早就是我们家祖传的行业,或者假装以为莱奥妮姨妈想要去看的那座花篱是在公家的地界内,我的父亲就会纠正我的说法,告诉我:不对,这个职务原先是由斯万的父亲承担的,那座花篱在斯万家的花园里。于是,我不得不狠狠地吸一口气,因为斯万这个姓,沉重地压在我心中永远铭记的那个部位,使我透不过气来,每当我听到它,总觉得它比别的一切更丰满;它之所以特别有分量,是因我每次都早已在心中呼唤过千遍万遍。它引起我一种快感;我深感愧疚的是竟敢向我的长辈们索取这种快感。由于这种快感如此巨大,他们得耗费许多精力才能使我得到,而他们并不能得到补偿,因为对于他们来说,这并无快乐可言。所以,我往往转移话题。出于谨慎,也出于顾忌。但是,当他们一说出斯万两字,我赋予这个姓氏的种种特殊的诱惑力又都活跃起来。那时,我突然感到,我的长辈们对它的魅力也不能无所感触,他们甚至站到了我的立场,发现我的着迷之处,不仅不责怪我,甚至同我共鸣,我简直就象把他们征服、把他们带坏似的感到无比地内疚。那一年,我的父母比往常早得多地决定了回巴黎的日子,动身的那天早晨,为了照相,他们给我卷了头发,并小心翼翼地给我戴了一顶我从未戴过的帽子,给我穿了一件丝绒的外套。我的母亲到处找我,终于在与当松维尔相接的小陡坡上找到了我。当时我正流着眼泪。搂住了长满尖刺的树枝在向山楂树告别,而且,我跟悲剧中的王妃那样,只觉得无用的衣饰是不堪忍受的负担,把我的头发做成堆在额前的小鬈鬈,实在是多此一举,我并不感恩,反而恨恨地扯掉卷发纸,把它们同我的那顶崭新的帽子一起踩在脚下。我的母亲并没有因为我流泪而感动,她看到我的帽子被踩扁了,我的外套给糟蹋了,不禁叫出声来。我听不见她的叫喊,只顾哭着说道:我可怜的小山楂树啊,不是你们使我伤心,逼我走。你们从来也不让我痛苦!所以我将永远爱你们。我一面擦着眼泪,一面对它们许愿说,我长大之后,决不象别人那样荒唐地过日子,即使在巴黎,遇到春天,我也不去拜客,不去听那些无聊的敷衍,而是要到乡下来探望第一批开花的山楂树——

   

Une fois dans les champs, on ne les quittait plus pendant tout le reste de la promenade qu’on faisait du côté de Méséglise. Ils étaient perpétuellement parcourus, comme par un chemineau invisible, par le vent qui était pour moi le génie particulier de Combray. Chaque année, le jour de notre arrivée, pour sentir que j’étais bien à Combray, je montais le retrouver qui courait dans les sayons et me faisait courir à sa suite. On avait toujours le vent à côté de soi du côté de Méséglise, sur cette plaine bombée où pendant des lieues il ne rencontre aucun accident de terrain. Je savais que Mlle Swann allait souvent à Laon passer quelques jours et, bien que ce fût à plusieurs lieues, la distance se trouvant compensée par l’absence de tout obstacle, quand, par les chauds après-midi, je voyais un même souffle, venu de l’extrême horizon, abaisser les blés les plus éloignés, se propager comme un flot sur toute l’immense étendue et venir se coucher, murmurant et tiède, parmi les sainfoins et les trèfles, à mes pieds, cette plaine qui nous était commune à tous deux semblait nous rapprocher, nous unir, je pensais que ce souffle avait passé auprès d’elle, que c’était quelque message d’elle qu’il me chuchotait sans que je pusse le comprendre, et je l’embrassais au passage. À gauche était un village qui s’appelait Champieu (Campus Pagani, selon le curé). Sur la droite, on apercevait par delà les blés les deux clochers ciselés et rustiques de Saint-André-des-Champs, eux-mêmes effilés, écailleux, imbriqués d’alvéoles, guillochés, jaunissants et grumeleux, comme deux épis.

我们去梅塞格利丝那边散步时,一走进田野,就再也离不开田野了。风好象通过一条无形的小路,无时无刻不把田野吹遍,我觉得风是贡布雷独有的神仙。每年,我们一到贡布雷,为了切实感受一下我确已身临其地,我总要登高去寻觅风的足迹。它在犁沟里跑着,叫我跟在后面追赶,在梅塞格利丝那边,在那片鼓鼓溜溜的、几十里都不见沟壑的平原上,风总在人们的身边吹拂。我听说斯万小姐经常去朗市住几天,虽然离这儿有几十里之遥,由于中间没有阻隔,距离也就相对地缩短了。炎热的下午,我看到那同一股轻风从极目处吹来,把远方的麦梢压弯,然后象起伏的波浪驰遍寥廓的田野,接着它暖暖乎乎地、悄声细语地伏到我脚下的野草丛中。我与她共有的这一片平原仿佛使我们更接近,把我们联结在一起。我当时想,这股轻风曾从她的身边吹过,风的悄声细语传来了她的某些消息,只是我听不懂罢了。所以,风吹拂过我的跟前时我拥抱了它。左边有一个村庄,叫尚比欧村(本堂神甫称它为CampusPagani——异教庄)。右边,在一片麦田的上面,遥遥可见圣安德烈教堂的两座钟楼,雕琢得很精致,颇有乡土风味,它们也跟麦穗似的,尖尖翘翘,瓦片蜂窝般地一格格紧扣成行,象正在变黄的麦粒。我们去梅塞格利丝那边散步时,一走进田野,就再也离不开田野了。风好象通过一条无形的小路,无时无刻不把田野吹遍,我觉得风是贡布雷独有的神仙。每年,我们一到贡布雷,为了切实感受一下我确已身临其地,我总要登高去寻觅风的足迹。它在犁沟里跑着,叫我跟在后面追赶,在梅塞格利丝那边,在那片鼓鼓溜溜的、几十里都不见沟壑的平原上,风总在人们的身边吹拂。我听说斯万小姐经常去朗市住几天,虽然离这儿有几十里之遥,由于中间没有阻隔,距离也就相对地缩短了。炎热的下午,我看到那同一股轻风从极目处吹来,把远方的麦梢压弯,然后象起伏的波浪驰遍寥廓的田野,接着它暖暖乎乎地、悄声细语地伏到我脚下的野草丛中。我与她共有的这一片平原仿佛使我们更接近,把我们联结在一起。我当时想,这股轻风曾从她的身边吹过,风的悄声细语传来了她的某些消息,只是我听不懂罢了。所以,风吹拂过我的跟前时我拥抱了它。左边有一个村庄,叫尚比欧村(本堂神甫称它为CampusPagani——异教庄)。右边,在一片麦田的上面,遥遥可见圣安德烈教堂的两座钟楼,雕琢得很精致,颇有乡土风味,它们也跟麦穗似的,尖尖翘翘,瓦片蜂窝般地一格格紧扣成行,象正在变黄的麦粒。

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