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中法对照:A LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU 追忆似水年华(36)
送交者: wangguotong[★★★声望勋衔13★★★] 于 2024-04-28 0:57 已读 3523 次 1 赞  

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中法对照:A LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU 追忆似水年华36

作者:Marcel Proust   马塞尔-普鲁斯特

编辑整理:WANGGUOTONG

Première Partie第一部

COMBRAY(4)

第一卷 贡布雷(4) 

 

Un jour ma mère me dit : « Puisque tu parles toujours de Mme de Guermantes, comme le docteur Percepied l’a très bien soignée il y a quatre ans, elle doit venir à Combray pour assister au mariage de sa fille. Tu pourras l’apercevoir à la cérémonie. » C’était du reste par le docteur Percepied que j’avais le plus entendu parler de Mme de Guermantes, et il nous avait même montré le numéro d’une revue illustrée où elle était représentée dans le costume qu’elle portait à un bal travesti chez la princesse de Léon.    

有一天,母亲对我说:既然你老是提到盖尔芒特夫人……贝斯比埃大夫四年前为她治过病,照料得特别精心,如今大夫的女儿要结婚了,她一定会到贡布雷来参加婚礼的。你可以在婚礼上见到她。有关盖尔芒特夫人的事,我听得最多的是贝斯比埃大夫的介绍,他甚至还给我们看了一期画报,那上面刊载了一张她在莱翁王妃家举行的化妆舞会上穿着奇装异服拍摄的照片。

 

Tout d’un coup pendant la messe de mariage, un mouvement que fit le suisse en se déplaçant me permit de voir assise dans une chapelle une dame blonde avec un grand nez, des yeux bleus et perçants, une cravate bouffante en soie mauve, lisse, neuve et brillante, et un petit bouton au coin du nez. Et parce que dans la surface de son visage rouge, comme si elle eût eu très chaud, je distinguais diluées et à peine perceptibles, des parcelles d’analogie avec le portrait qu’on m’avait montré, parce que surtout les traits particuliers que je relevais en elle, si j’essayais de les énoncer, se formulaient précisément dans les mêmes termes : un grand nez, des yeux bleus, dont s’était servi le docteur Percepied quand il avait décrit devant moi la duchesse de Guermantes, je me dis : cette dame ressemble à Mme de Guermantes ; or la chapelle où elle suivait la messe était celle de Gilbert le Mauvais, sous les plates tombes de laquelle, dorées et distendues comme des alvéoles de miel, reposaient les anciens comtes de Brabant, et que je me rappelais être, à ce qu’on m’avait dit, réservée à la famille de Guermantes quand quelqu’un de ses membres venait pour une cérémonie à Combray ; il ne pouvait vraisemblablement y avoir qu’une seule femme ressemblant au portrait de Mme de Guermantes, qui fût ce jour-là, jour où elle devait justement venir, dans cette chapelle : c’était elle ! Ma déception était grande. Elle provenait de ce que je n’avais jamais pris garde, quand je pensais à Mme de Guermantes, que je me la représentais avec les couleurs d’une tapisserie ou d’un vitrail, dans un autre siècle, d’une autre matière que le reste des personnes vivantes. Jamais je ne m’étais avisé qu’elle pouvait avoir une figure rouge, une cravate mauve comme Mme Sazerat, et l’ovale de ses joues me fit tellement souvenir de personnes que j’avais vues à la maison que le soupçon m’effleura, pour se dissiper d’ailleurs aussitôt après, que cette dame en son principe générateur, en toutes ses molécules, n’était peut-être pas substantiellement la duchesse de Guermantes, mais que son corps, ignorant du nom qu’on lui appliquait, appartenait à un certain type féminin, qui comprenait aussi des femmes de médecins et de commerçants. « C’est cela, ce n’est que cela, Mme de Guermantes ! » disait la mine attentive et étonnée avec laquelle je contemplais cette image qui, naturellement, n’avait aucun rapport avec celles qui sous le même nom de Mme de Guermantes étaient apparues tant de fois dans mes songes, puisque, elle, elle n’avait pas été comme les autres arbitrairement formée par moi, mais qu’elle m’avait sauté aux yeux pour la première fois, il y a un moment seulement, dans l’église ; qui n’était pas de la même nature, n’était pas colorable à volonté comme elles qui se laissaient imbiber de la teinte orangée d’une syllabe, mais était si réelle que tout, jusqu’à ce petit bouton qui s’enflammait au coin du nez, certifiait son assujettissement aux lois de la vie, comme dans une apothéose de théâtre, un plissement de la robe de la fée, un tremblement de son petit doigt, dénoncent la présence matérielle d’une actrice vivante, là où nous étions incertains si nous n’avions pas devant les yeux une simple projection lumineuse.    

在婚礼弥撒进行的当口,教堂侍卫移动了一下身子,使我突然看到坐在一间偏殿里的金黄色头发的贵妇人,她,鼻子大,一双蓝眼睛看起人来入骨三分,胸前蓬松的丝领结是浅紫色的,平整、簇新、光滑,鼻子边上有一颗小疱。她满脸通红,似乎很热,从那张脸上,我认出了与画报上那张照片相近的某些类似之处,虽然它已经象褪了颜色似的模糊不清,但是,就凭我在她脸上发现的特征,倘若我加以归纳的话,恰恰同贝斯比埃大夫在我面前描述的盖尔芒特夫人的特征完全一样:大鼻子、蓝眼睛;于是我心想:那位贵妇人跟盖尔芒特夫人长得很象;她坐着听弥撒的那个偏殿正是坏家伙希尔贝的偏殿,偏殿下已象蜂窝那样松散而发黄的古墓里,安息着布拉邦特古时世袭伯爵们的遗骸,我记得听人说过,那个偏殿是供盖尔芒特家的人到贡布雷来参加宗教仪式时专用的;而那一天,正巧是盖尔芒特夫人应该来的日子,在这个偏殿里只可能有一个女人同盖尔芒特夫人的照片相象,那就是她本人。我失望得很。失望在于我万万没有预料到她会是这样的;过去一想到盖尔芒特夫人,我总是用挂毯或彩色玻璃窗的色调在心中描绘她的形象,把她想象成另一世纪的模样,举止气派与活生生的人完全不同。我万万没有料到她会跟萨士拉夫人一样红光满面,打着浅紫色的领结,她的鹅蛋形的脸庞使我想起了我在家里经常见到过的一些人,我不禁顿生一丝稍纵即逝的疑惑:怀疑偏殿里的那位夫人从生成原则和分子构成上说也许同盖尔芒特夫人名实不副,她的体态完全不知道她头顶上的姓氏有多大的分量,恐怕与医生和商人的妻子属于同一类型。我惊讶地注视着她,脸上的表情等于在说:原来如此,盖尔芒特夫人也不过如此!她的形象自然同多次出现在我的幻想中的盖尔芒特夫人的形象毫无关系,因为她不同于我抽象地幻想出来的模样,她只是在一刹那之前,在教堂里,第一次突然出现在我的眼前;她的性质完全不同,不能由我任意着色,不象我想象中的人那样听凭音节流溢出来的桔黄色浸透全身,而是实实在在的真人,她身上的一切,包括鼻子一角正在发炎的小疱,都证实了她从属于生命的法则,好比一出戏演得再热烈迷人,仙女的裙褶以及她手指的颤动都揭示出一位活生生的女演员的实际存在,虽然看戏的人一时疑幻疑真,不知道眼前所见是否只是灯光投下的幻影。

 

Mais en même temps, sur cette image que le nez proéminent, les yeux perçants, épinglaient dans ma vision (peut-être parce que c’étaient eux qui l’avaient d’abord atteinte, qui y avaient fait la première encoche, au moment où je n’avais pas encore le temps de songer que la femme qui apparaissait devant moi pouvait être Mme de Guermantes), sur cette image toute récente, inchangeable, j’essayais d’appliquer l’idée : « C’est Mme de Guermantes » sans parvenir qu’à la faire manœuvrer en face de l’image, comme deux disques séparés par un intervalle. Mais cette Mme de Guermantes à laquelle j’avais si souvent rêvé, maintenant que je voyais qu’elle existait effectivement en dehors de moi, en prit plus de puissance encore sur mon imagination qui, un moment paralysée au contact d’une réalité si différente de ce qu’elle attendait, se mit à réagir et à me dire : « Glorieux dès avant Charlemagne, les Guermantes avaient le droit de vie et de mort sur leurs vassaux ; la duchesse de Guermantes descend de Geneviève de Brabant. Elle ne connaît, ni ne consentirait à connaître aucune des personnes qui sont ici. »    

但同时,我努力给这个形象,给那只大鼻子和那双目光锐利的眼睛刻在我视野中的这个形象(也许正是那两样东西趁我还没有来得及想到眼前这位妇女可能就是盖尔芒特夫人的时候就出现在我的视野之内,并在上面刻下了第一道印记),给这个全新的、不可改变的形象粘贴上如下的说明:这位就是德-盖尔芒特夫人。然而我却不能使这样的认识同形象妥贴地相合,它们象两只隔着空档的圆盘,始终转不到一起。可是,过去我经常梦见、如今又亲眼目睹确实存在于我心外的这位盖尔芒特夫人,对我的想象力仍施加进一步的威力;我的想象力同与它的期望完全不同的现实一经接触,先是麻木了一阵,后来又开始作出反应,对我说:盖尔芒特家早在查理大帝之前就声名显赫,对手下的属臣拥有生杀之权;盖尔芒特夫人是热纳维耶夫--布拉邦特的后代。她不认识、也不想认识这里的任何人。

 

Et — ô merveilleuse indépendance des regards humains, retenus au visage par une corde si lâche, si longue, si extensible qu’ils peuvent se promener seuls loin de lui — pendant que Mme de Guermantes était assise dans la chapelle au-dessus des tombes de ses morts, ses regards flânaient çà et là, montaient le long des piliers, s’arrêtaient même sur moi comme un rayon de soleil errant dans la nef, mais un rayon de soleil qui, au moment où je reçus sa caresse, me sembla conscient. Quant à Mme de Guermantes elle-même, comme elle restait immobile, assise comme une mère qui semble ne pas voir les audaces espiègles et les entreprises indiscrètes de ses enfants qui jouent et interpellent des personnes qu’elle ne connaît pas, il me fut impossible de savoir si elle approuvait ou blâmait, dans le désœuvrement de son âme, le vagabondage de ses regards.    

啊!人类的目光享有多么美妙的独立性啊!它由一根松散的、长长的、有弹性的绳子系在人的脸上,因而它能远离人的面孔独自去扫视!盖尔芒特夫人的身体端坐在掩埋着她家祖先们的偏殿内,她的目光却到处转悠,顺着一根根柱子往上张望,甚至象在正殿徘徊的一束阳光那样停留在我的身上,只是这束阳光似乎意识到我在接受它的抚摸。至于盖尔芒特夫人本人,却端坐不动,好比一位母亲,自己的孩子在一边胡作非为地淘气,跟她所不认识的人多嘴多舌地答腔,她却视而不见,所以我就没法知道她赞成不赞成自己的眼光,趁自己的心灵懒得动弹之际这样到处游逛。

 

Je trouvais important qu’elle ne partît pas avant que j’eusse pu la regarder suffisamment, car je me rappelais que depuis des années je considérais sa vue comme éminemment désirable, et je ne détachais pas mes yeux d’elle, comme si chacun de mes regards eût pu matériellement emporter et mettre en réserve en moi le souvenir du nez proéminent, des joues rouges, de toutes ces particularités qui me semblaient autant de renseignements précieux, authentiques et singuliers sur son visage. Maintenant que me le faisaient trouver beau toutes les pensées que j’y rapportais — et peut-être surtout, forme de l’instinct de conservation des meilleures parties de nous-mêmes, ce désir qu’on a toujours de ne pas avoir été déçu — la replaçant (puisque c’était une seule personne qu’elle et cette duchesse de Guermantes que j’avais évoquée jusque-là) hors du reste de l’humanité dans laquelle la vue pure et simple de son corps me l’avait fait un instant confondre, je m’irritais en entendant dire autour de moi : « Elle est mieux que Mme Sazerat, que Mlle Vinteuil », comme si elle leur eût été comparable. Et mes regards s’arrêtant à ses cheveux blonds, à ses yeux bleus, à l’attache de son cou et omettant les traits qui eussent pu me rappeler d’autres visages, je m’écriais devant ce croquis volontairement incomplet : « Qu’elle est belle ! Quelle noblesse ! Comme c’est bien une fière Guermantes, la descendante de Geneviève de Brabant, que j’ai devant moi ! » Et l’attention avec laquelle j’éclairais son visage l’isolait tellement, qu’aujourd’hui si je repense à cette cérémonie, il m’est impossible de revoir une seule des personnes qui y assistaient sauf elle et le suisse qui répondit affirmativement quand je lui demandai si cette dame était bien Mme de Guermantes. Mais elle, je la revois, surtout au moment du défilé dans la sacristie qu’éclairait le soleil intermittent et chaud d’un jour de vent et d’orage, et dans laquelle Mme de Guermantes se trouvait au milieu de tous ces gens de Combray dont elle ne savait même pas les noms, mais dont l’infériorité proclamait trop sa suprématie pour qu’elle ne ressentît pas pour eux une sincère bienveillance, et auxquels du reste elle espérait imposer davantage encore à force de bonne grâce et de simplicité. Aussi, ne pouvant émettre ces regards volontaires, chargés d’une signification précise, qu’on adresse à quelqu’un qu’on connaît, mais seulement laisser ses pensées distraites s’échapper incessamment devant elle en un flot de lumière bleue qu’elle ne pouvait contenir, elle ne voulait pas qu’il pût gêner, paraître dédaigner ces petites gens qu’il rencontrait au passage, qu’il atteignait à tous moments. Je revois encore, au-dessus de sa cravate mauve, soyeuse et gonflée, le doux étonnement de ses yeux auxquels elle avait ajouté sans oser le destiner à personne, mais pour que tous pussent en prendre leur part, un sourire un peu timide de suzeraine qui a l’air de s’excuser auprès de ses vassaux et de les aimer. Ce sourire tomba sur moi qui ne la quittais pas des yeux. Alors me rappelant ce regard qu’elle avait laissé s’arrêter sur moi, pendant la messe, bleu comme un rayon de soleil qui aurait traversé le vitrail de Gilbert le Mauvais, je me dis : « Mais sans doute elle fait attention à moi. » Je crus que je lui plaisais, qu’elle penserait encore à moi quand elle aurait quitté l’église, qu’à cause de moi elle serait peut-être triste le soir à Guermantes. Et aussitôt je l’aimai, car s’il peut quelquefois suffire pour que nous aimions une femme qu’elle nous regarde avec mépris comme j’avais cru qu’avait fait Mlle Swann et que nous pensions qu’elle ne pourra jamais nous appartenir, quelquefois aussi il peut suffire qu’elle nous regarde avec bonté comme faisait Mme de Guermantes et que nous pensions qu’elle pourra nous appartenir. Ses yeux bleuissaient comme une pervenche impossible à cueillir et que pourtant elle m’eût dédiée ; et le soleil, menacé par un nuage mais dardant encore de toute sa force sur la place et dans la sacristie, donnait une carnation de géranium aux tapis rouges qu’on y avait étendus par terre pour la solennité, et sur lesquels s’avançait en souriant Mme de Guermantes, et ajoutait à leur lainage un velouté rose, un épiderme de lumière, cette sorte de tendresse, de sérieuse douceur dans la pompe et dans la joie qui caractérisent certaines pages de Lohengrin, certaines peintures de Carpaccio, et qui font comprendre que Baudelaire ait pu appliquer au son de la trompette l’épithète de délicieux.    

然而我觉得要紧的是,在我把她看够以前她别走开,因为我记得多少年来我把见到她当作梦寐以求的一件大事,我的眼睛一见到她就再也离不开了,仿佛我每看一眼都能实实在在地把她的大鼻子、红腮帮以及足以说明她的脸庞特点的一切可贵的第一手资料,统统都贮存进我的记忆库里。当时在我脑海中凡与她有关的想法都使我感到她那张脸是美的——也许尤其是那种总不愿扫兴的愿望,是那种保存我们内心向往最美好事物的本能的表现,把她置于凡夫俗子之外,只凭草草看一眼,我最初有那么一瞬间曾把她同凡夫俗子混淆在一起,但毕竟眼前的她同我以前心目中的盖尔芒特夫人是一个人呀!偏偏当时有人在我周围悄悄议论:她比萨士拉夫人好看,也比凡德伊小姐强一些。我听了很生气,言下之意好象她们能跟她相比似的。于是我的目光注视她的金黄色的头发,她的蓝眼睛和她的脖子,由此排除了可能使我想到别人容貌的一切特征,看着这幅有意画得不完全的速写稿,我不禁叫出声来:她多美呀!多雍容华贵!她准是盖尔芒特家的一位高傲的夫人,热纳维耶夫--布拉邦特的后代!我当时的注意力全都集中在她的身上,简直把她孤立了起来,以至于今天我倘若回忆那天的婚礼,我再不记得其他参加婚礼的人的模样,只记得她以及那位教堂侍卫的情状,因为我问过教堂侍卫,那位夫人是不是盖尔芒特夫人;教堂侍卫给了我肯定的回答。说到她,我尤其历历在目的是她同大家一起鱼贯进入圣器室的情景。那一天刮着风,又时而来一阵大雨,炎热的、时有时无的太阳照亮了圣器室。盖尔芒特夫人同贡布雷的老百姓挤在一起,她连他们姓什么都不知道,但是他们的猥琐把她的崇高衬托得极其鲜明,以至于她不能不由衷地对他们怀有一种宽厚之心,而且她的既高雅又纯朴的举止,更使大家对她敬畏备至。一般人见到认识的人,目光中总故意地含有某种确切的含义;而她不能放出这样的目光,她只是让她的漫不经心的念头,化作她掩饰不住的粼粼蓝光,不断地流溢出来,她但愿这股光流,在流经那些小人物身边,并且随时都在触及那些小人物的时候,千万不要使他们感到局促不安,千万不要显得高傲冷淡。我至今犹历历在目的是,在浅紫的、蓬蓬松松的丝领结之上,她的眼睛流露出些许惊讶和略含羞涩的微笑;这微笑倒不是她有意给什么人看的,而是让每一个在场人都感觉到;那种气派就象一位女王谦逊地面对她的臣民,表现出她的爱民之心;这微笑落到了一直盯住她看的我的身上,她的目光蓝得好比透过坏家伙希尔贝那幅彩色玻璃窗射进屋来的阳光,它在做弥撒的时候停留在我的身上,我不禁想道:她一定注意到我了。我认准她喜欢我,她离开教堂后还会想到我的,甚至回到盖尔芒特以后她也许会为我而惆怅呢。我也立刻爱上了她,因为,若说一见钟情,有时候只须她象我想象中的斯万小姐的态度那样,对我们不屑一顾地瞅上一眼,我们心想这女人绝无可能倾心于我们,这些就足以使我们痴情相思了;但也有时,只须哪位女士象盖尔芒特夫人那样好心地瞧瞧我们,我们想她可以同我们两心相悦,这同样足以使我们魂牵梦萦。她的眼睛象一朵无法采撷的青莲色的长春花;我虽无法采撷,她却是馈赠给我的;已被一团乌云挡去半边的太阳,仍竭尽全力把光芒投射到广场上和圣器室,给为婚礼铺设的红地毯增添一种肉红色的质感,使羊毛地毯长出一片粉红色的绒毛,多了一层光亮的表皮;盖尔芒特夫人微笑着走在地毯上面,那种温柔、庄重、亲切的气氛,渗透了豪华而欢快的场面,类似歌剧《洛痕格林》中的某些片段,类似卡帕契奥的某几幅油画,同样使人认识到波特莱尔为什么能用甜蜜这个形容词来形容铜管乐的声音——

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