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中法对照:A LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU 追忆似水年华(17)
送交者: wangguotong[★★★声望勋衔13★★★] 于 2024-04-09 0:46 已读 3810 次 2 赞  

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中法对照:A LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU 追忆似水年华17

作者:Marcel Proust   马塞尔-普鲁斯特

编辑整理:WANGGUOTONG

Première Partie第一部

COMBRAY(2)

第一卷 贡布雷(2)

 

J’entendis mon oncle grommeler, se fâcher ; finalement le valet de chambre me fit entrer.

我听到我的外叔祖父咕哝着表示不高兴;最后,听差请我进去。

Sur la table, il y avait la même assiette de massepains que d’habitude ; mon oncle avait sa vareuse de tous les jours, mais en face de lui, en robe de soie rose avec un grand collier de perles au cou, était assise une jeune femme qui achevait de manger une mandarine. L’incertitude où j’étais s’il fallait lui dire madame ou mademoiselle me fit rougir et, n’osant pas trop tourner les yeux de son côté de peur d’avoir à lui parler, j’allai embrasser mon oncle. Elle me regardait en souriant, mon oncle lui dit : « Mon neveu », sans lui dire mon nom, ni me dire le sien, sans doute parce que, depuis les difficultés qu’il avait eues avec mon grand-père, il tâchait autant que possible d’éviter tout trait d’union entre sa famille et ce genre de relations.

桌子上,有一盘跟平时一样的杏仁饼,我的外叔祖父仍穿着那件家常便服,但是在他的对面,坐着一位身穿粉红色丝绸长裙、脖子上挂着一条长长的珍珠项链的年轻女子,她正把最后一瓣桔子放进嘴里。我一时拿不定主意,不知该称呼她夫人还是小姐。我憋红了险,不敢朝她那面看,生怕同她答话。我过去亲了亲外叔祖父。她笑咪咪地望着我。我的外叔祖父对她说:这是我的侄外孙,既没有告诉她我姓什么,也没有把她的名字告诉我,大约是因为自从同我的外祖父发生过龃龉之后,他尽可能避免家庭成员同他的这类朋友接触。

— Comme il ressemble à sa mère, dit-elle.

他长得多象他的母亲,那女的说。

 

— Mais vous n’avez jamais vu ma nièce qu’en photographie, dit vivement mon oncle d’un ton bourru.

您也不过是在照片上见过我的侄女。我的外叔祖父连忙粗声粗气地接口道。

— Je vous demande pardon, mon cher ami, je l’ai croisée dans l’escalier l’année dernière quand vous avez été si malade. Il est vrai que je ne l’ai vue que le temps d’un éclair et que votre escalier est bien noir, mais cela m’a suffi pour l’admirer. Ce petit jeune homme a ses beaux yeux et aussi ça, dit-elle, en traçant avec son doigt une ligne sur le bas de son front. Est-ce que madame votre nièce porte le même nom que vous, ami ? demanda-t-elle à mon oncle.

对不起,亲爱的朋友,去年您生病的时候,我在楼梯上曾经同她照过面。确实,我也只是一闪而过地瞅了一眼,你们这儿的楼梯又那么黑;但是,这一眼足以使我对她钦佩了。这瘦小的年青人眼睛长得挺美,还有这儿,她说着,用手指划了一下额头下面,您的侄女儿是不是跟您同姓?她问我的外叔祖父。

— Il ressemble surtout à son père, grogna mon oncle qui ne se souciait pas plus de faire des présentations à distance en disant le nom de maman que d’en faire de près. C’est tout à fait son père et aussi ma pauvre mère.

这孩子更象他的父亲,我的外叔祖父咕哝着说:他既不想提到我妈妈的姓,以间接的介绍我,更不想作进一步的说明,他完全象他的父亲,也象我故世的母亲。

— Je ne connais pas son père, dit la dame en rose avec une légère inclinaison de la tête, et je n’ai jamais connu votre pauvre mère, mon ami. Vous vous souvenez, c’est peu après votre grand chagrin que nous nous sommes connus.

 我不认识他的父亲,穿粉红色长裙的女子微微歪着脑袋说道,也从来没有见过您那位故世的母亲。我的朋友,您一定记得,咱们是在您遭受丧母之痛后不久才相识的。

J’éprouvais une petite déception, car cette jeune dame ne différait pas des autres jolies femmes que j’avais vues quelquefois dans ma famille, notamment de la fille d’un de nos cousins chez lequel j’allais tous les ans le premier janvier. Mieux habillée seulement, l’amie de mon oncle avait le même regard vif et bon, elle avait l’air aussi franc et aimant. Je ne lui trouvais rien de l’aspect théâtral que j’admirais dans les photographies d’actrices, ni de l’expression diabolique qui eût été en rapport avec la vie qu’elle devait mener. J’avais peine à croire que ce fût une cocotte et surtout je n’aurais pas cru que ce fût une cocotte chic si je n’avais pas vu la voiture à deux chevaux, la robe rose, le collier de perles, si je n’avais pas su que mon oncle n’en connaissait que de la plus haute volée. Mais je me demandais comment le millionnaire qui lui donnait sa voiture et son hôtel et ses bijoux pouvait avoir du plaisir à manger sa fortune pour une personne qui avait l’air si simple et comme il faut. Et pourtant en pensant à ce que devait être sa vie, l’immoralité m’en troublait peut-être plus que si elle avait été concrétisée devant moi en une apparence spéciale — d’être ainsi invisible comme le secret de quelque roman, de quelque scandale qui avait fait sortir de chez ses parents bourgeois et voué à tout le monde, qui avait fait épanouir en beauté et haussé jusqu’au demi-monde et à la notoriété celle que ses jeux de physionomie, ses intonations de voix, pareils à tant d’autres que je connaissais déjà, me faisaient malgré moi considérer comme une jeune fille de bonne famille, qui n’était plus d’aucune famille.    

我感到有些失望,因为这位少妇同我在家里见到过的其他标致女子,尤其是同我每逢大年初一都要去拜年的一位表亲家的千金并无二致。我的外叔祖父的这位女朋友,除了衣着更为讲究之外,那眼神也同样机敏而和善,表情既坦城又动人。我在她身上没有发现女演员照片上一般有的那种使我倾慕的舞台风度,也没有看到应该同她的私生活相呼应的那种妖媚的表情。我难以相信她竟是交际花,而且如果我没有见到门口停着的那辆双驾轿车,没有见到她那身粉红色的丝裙和那串珍珠项链,没有早就听说我的外叔祖父尽结识些最高级的交际花,我恐怕更难相信眼前这位风韵不俗的女子就是其中的一位。但是,我不明白的是供她们住华屋、坐轿车,让她们打扮得珠光宝气,不惜为她们倾家荡产的金屋藏娇的百万富翁,又怎能从这样平凡、这样规矩的女子那里得到愉快呢?然而,想到她们私生活应有的情状,我更为她们的不道德感到迷惑不解。如果这种不道德具体化为一个特殊的形象出现在我的面前,那么这种不道德就会象一部小说、一件丑闻的隐秘部分那样地不露痕迹。但恰恰是那件丑闻使她们脱离了中产阶级的家庭和她们待人和善的父母,使她们扶摇直上地变为一代佳丽,出入交际场所,赢得显赫的名声。眼前的这位女子,面部表情和说话的声调同我所认识的其他许多妇女并无两样,这就使我不由得把她看作良家千金,其实她早已无家可依了。

On était passé dans le « cabinet de travail », et mon oncle, d’un air un peu gêné par ma présence, lui offrit des cigarettes.

这时我们已经走进外叔祖父的工作室。我的外叔祖父请她抽烟,只因有我在场,他多少显得有些尴尬。

— Non, dit-elle, cher, vous savez que je suis habituée à celles que le grand-duc m’envoie. Je lui ai dit que vous en étiez jaloux. Et elle tira d’un étui des cigarettes couvertes d’inscriptions étrangères et dorées. « Mais si, reprit-elle tout d’un coup, je dois avoir rencontré chez vous le père de ce jeune homme. N’est-ce pas votre neveu ? Comment ai-je pu l’oublier ? Il a été tellement bon, tellement exquis pour moi », dit-elle d’un air modeste et sensible. Mais en pensant à ce qu’avait pu être l’accueil rude, qu’elle disait avoir trouvé exquis, de mon père, moi qui connaissais sa réserve et sa froideur, j’étais gêné, comme par une indélicatesse qu’il aurait commise, de cette inégalité entre la reconnaissance excessive qui lui était accordée et son amabilité insuffisante. Il m’a semblé plus tard que c’était un des côtés touchants du rôle de ces femmes oisives et studieuses qu’elles consacrent leur générosité, leur talent, un rêve disponible de beauté sentimentale — car, comme les artistes, elles ne le réalisent pas, ne le font pas entrer dans les cadres de l’existence commune       — et un or qui leur coûte peu, à enrichir d’un sertissage précieux et fin la vie fruste et mal dégrossie des hommes. Comme celle-ci, dans le fumoir où mon oncle était en vareuse pour la recevoir, répandait son corps si doux, sa robe de soie rose, ses perles, l’élégance qui émane de l’amitié d’un grand-duc, de même elle avait pris quelque propos insignifiant de mon père, elle l’avait travaillé avec délicatesse, lui avait donné un tour, une appellation précieuse et y enchâssant un de ses regards d’une si belle eau, nuancé d’humilité et de gratitude, elle le rendait changé en un bijou artiste, en quelque chose de « tout à fait exquis ».

不,她说,亲爱的,您知道我只抽得惯大公爵送给我的那种烟卷。我跟大公爵说了,您也馋那种烟卷,说着,她从烟盒里掏出好几支印有金色外文字样的纸烟。忽然,她又说:我一定在您这里见到过这孩子的父亲,他不就是您的侄女婿么?我怎么能忘呢?他那样和气,我觉得他文雅极了。她说得既谦虚又热情。但是,我深知父亲待人一向矜持冷漠,想到他当时一定绷着脸皮,现在却被说成文雅极了,我不禁狼狈不堪,因为他很可能表现得并不风雅,这种过高的评价,同他在礼节方面的欠缺实在太不相称。后来我才体会到,这些既无所事事又用心良苦的妇女所扮演的角色,其魅力之一正在于此:她们以她们的热情、她们的才能,以及优美的感情所具备的一种梦境和她们不必破费便可轻易到手的一种金玉般的华彩,象名贵而细巧的嵌饰,把男人们毛糙而缺乏磨砺的生活装缀得富丽堂皇。对于梦境,她们同艺术家们一样,既不追求实际价值,也不让它局限于现实生活,例如我的外叔祖父穿着宽松的便服在吸烟室中接待的这位女士,她以娇美的体态,粉红色的丝绸长裙,周身的珠光宝气,以及她同大公爵的交情所散发出来的那种高贵气派,给烟雾缭绕的室内增添了异样的光辉;同样,她随口说了句对我父亲的评价,说得非常讲究,使这句话别具一格,有一种高雅的意味,再加上她以亮晶晶的目光看上一眼,等于给这句话镶上一颗光华熠熠的钻石,其中既包含谦恭之意,又透出感激之情,这句话从她嘴里说出便成了一件艺术珍品,一件文雅极了的宝贝。

— Allons, voyons, il est l’heure que tu t’en ailles, me dit mon oncle.

好吧,孩子,你该回去了,外叔祖父对我说。

Je me levai, j’avais une envie irrésistible de baiser la main de la dame en rose, mais il me semblait que c’eût été quelque chose d’audacieux comme un enlèvement. Mon cœur battait tandis que je me disais : « Faut-il le faire, faut-il ne pas le faire », puis je cessai de me demander ce qu’il fallait faire pour pouvoir faire quelque chose. Et d’un geste aveugle et insensé, dépouillé de toutes les raisons que je trouvais il y avait un moment en sa faveur, je portai à mes lèvres la main qu’elle me tendait.

我站起来,克制不住想去吻一下粉衣女郎的手,但,我觉得这样做恐怕过于孟浪,简直类似抢劫。我的心怦怦乱跳,心里盘算着:该做还是不该做?后来,我不再考虑该做什么,而是能做什么,我以一种盲目的、反常的动作,连刚才我找到的有利于这样做的种种理由也全都抛置不顾了:我上前抓住她伸过来的手,把它送到我的唇边。

— Comme il est gentil ! il est déjà galant, il a un petit œil pour les femmes : il tient de son oncle. Ce sera un parfait gentleman, ajouta-t-elle en serrant les dents pour donner à la phrase un accent légèrement britannique. Est-ce qu’il ne pourrait pas venir une fois prendre a cup of tea, comme disent nos voisins les Anglais ; il n’aurait qu’à m’envoyer un « bleu » le matin.

他多可爱啊!已经知道巴结女人喜欢了,这是跟他的外叔祖父学的。将来准成为十全十美的绅士,她又咬文嚼字地加上这么一句,故意把绅士这个词儿说得带点英国口音。用跟我们一衣带水的英国邻居的话来说,哪天他能不能过来喝acupoftea到时候,上午给我发一封蓝笺’②就行了,我准来奉陪。

Je ne savais pas ce que c’était qu’un « bleu ». Je ne comprenais pas la moitié des mots que disait la dame, mais la crainte que n’y fut cachée quelque question à laquelle il eût été impoli de ne pas répondre, m’empêchait de cesser de les écouter avec attention, et j’en éprouvais une grande fatigue.

当时我还不知道蓝笺是什么意思。她的话我有一半听不懂。我怕有些问话若不回答会有失礼貌,所以我始终全神贯注地听,结果感到非常吃力。

— Mais non, c’est impossible, dit mon oncle, en haussant les épaules, il est très tenu, il travaille beaucoup. Il a tous les prix à son cours, ajouta-t-il, à voix basse pour que je n’entende pas ce mensonge et que je n’y contredise pas. Qui sait ? ce sera peut-être un petit Victor Hugo, une espèce de Vaulabelle, vous savez.

 不,不,这不可能我的外叔祖父耸耸肩膀,说道,他忙得很,他很用功。他的功课门门得奖……他又低声地——声音压得很低,怕我听见后纠正——补充说道。谁说得准呢?也许他将来是雨果第二,或是福拉贝尔之类的人物。这您是知道的。”——

— J’adore les artistes, répondit la dame en rose, il n’y a qu’eux qui comprennent les femmes… Qu’eux et les êtres d’élite comme vous. Excusez mon ignorance, ami. Qui est Vaulabelle ? Est-ce les volumes dorés qu’il y a dans la petite bibliothèque vitrée de votre boudoir ? Vous savez que vous m’avez promis de me les prêter, j’en aurai grand soin.

我崇拜艺术家,粉衣夫人答道,只有艺术家才了解妇女……只有他们和您这样出类拔萃的人才理解我们。原谅我的无知,朋友,福拉贝尔是何许人?就是您房里玻璃书柜上的那几本烫金的书籍的作者么?您知道,您答应借我看的,我一定小心翼翼地爱护书籍。

Mon oncle qui détestait prêter ses livres ne répondit rien et me conduisit jusqu’à l’antichambre. Éperdu d’amour pour la dame en rose, je couvris de baisers fous les joues pleines de tabac de mon vieil oncle, et tandis qu’avec assez d’embarras il me laissait entendre sans oser me le dire ouvertement qu’il aimerait autant que je ne parlasse pas de cette visite à mes parents, je lui disais, les larmes aux yeux, que le souvenir de sa bonté était en moi si fort que je trouverais bien un jour le moyen de lui témoigner ma reconnaissance. Il était si fort en effet que deux heures plus tard, après quelques phrases mystérieuses et qui ne me parurent pas donner à mes parents une idée assez nette de la nouvelle importance dont j’étais doué, je trouvai plus explicite de leur raconter dans les moindres détails la visite que je venais de faire. Je ne croyais pas ainsi causer d’ennuis à mon oncle. Comment l’aurais-je cru, puisque je ne le désirais pas. Et je ne pouvais supposer que mes parents trouveraient du mal dans une visite où je n’en trouvais pas. N’arrive-t-il pas tous les jours qu’un ami nous demande de ne pas manquer de l’excuser auprès d’une femme à qui il a été empêché d’écrire, et que nous négligions de le faire jugeant que cette personne ne peut pas attacher d’importance à un silence qui n’en a pas pour nous. Je m’imaginais, comme tout le monde, que le cerveau des autres était un réceptacle inerte et docile, sans pouvoir de réaction spécifique sur ce qu’on y introduisait ; et je ne doutais pas qu’en déposant dans celui de mes parents la nouvelle de la connaissance que mon oncle m’avait fait faire, je ne leur transmisse en même temps comme je le souhaitais, le jugement bienveillant que je portais sur cette présentation. Mes parents malheureusement s’en remirent à des principes entièrement différents de ceux que je leur suggérais d’adopter, quand ils voulurent apprécier l’action de mon oncle. Mon père et mon grand-père eurent avec lui des explications violentes ; j’en fus indirectement informé. Quelques jours après, croisant dehors mon oncle qui passait en voiture découverte, je ressentis la douleur, la reconnaissance, le remords que j’aurais voulu lui exprimer. À côté de leur immensité, je trouvai qu’un coup de chapeau serait mesquin et pourrait faire supposer à mon oncle que je ne me croyais pas tenu envers lui à plus qu’à une banale politesse. Je résolus de m’abstenir de ce geste insuffisant et je détournai la tête. Mon oncle pensa que je suivais en cela les ordres de mes parents, il ne le leur pardonna pas, et il est mort bien des années après sans qu’aucun de nous l’ait jamais revu.    

我的外叔祖父最讨厌借书给别人,因而没有接话。他一直把我送到过厅。对粉衣夫人的爱慕弄得我晕头转向,我发疯似地吻遍了我外叔祖父沾满烟丝的两边腮帮。他相当尴尬地暗示我:希望我最好不要把这次来访告诉家里,但他又不敢明说。而我呢,我热泪盈眶地向他表示:他对我的一片好心,我铭感至深,总有一天要想办法报答。我倒确实铭感至深:两小时之后,我先是说了些闪烁其辞的话,后来觉得并没有让我的父母明确地认识到我新近得到的器重,于是我想倒不如把话挑明,干脆把两小时以前去外叔祖父家的经过,详详细细地告诉他们,我没有料到这样做会给外叔祖父招引是非。我本来没想给他添麻烦,怎么能料到这一着呢?我不能想象我的父母能从中找出毛病,因为我并不认为有什么不对,不是每天都会有这样的事情发生吗?——一位朋友来请求我们千万别忘了代他向某某女士表示歉意,因为他本人无法给她投书致意,而我们经常不把这种事放在心上,认为那位女士未必把他的沉默看得多重要,我们不常得转致歉意能有多大意义。我也跟大家一样,总把别人的脑海想象成一件来者不拒的容器,对于注入的东西不会有什么特殊的反应;我从不怀疑,始终以为我把在外叔祖父家结识新朋友的消息灌进我父母的脑海,也就能如愿以偿地把我对这次介绍的善意判断转达给他们了。不幸的是我的父母在评价我的外叔祖父的行为时所遵循的原则,同我的期望完全南辕北辙。我的父亲和我的外祖父向我的外叔祖父提出措辞激烈的质问;我是间接听说的。几天以后,我在街上迎面遇到我的外叔祖父,他正坐在一辆敞篷车上。我感到痛苦、后悔、对他不起,我真想把这些感受告诉他。但我内疚之深、铭感之深,决不是摘帽致意所能表达的;我觉得这反倒会显得小家子气,甚至可能让外叔祖父看不出我对他感恩戴德只以为我用通常的礼貌敷衍罢了。我决定免去这种不足以表达我内心感情的举动,我把脸扭了过去。我的外叔祖父却以为我为了服从父母的命令才不理他的,因此他对我的父母记恨在心。好多年后他才死去,我们一直没有再去看望他。

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