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中法对照:A LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU 追忆似水年华(46)
送交者: wangguotong[★★★声望勋衔13★★★] 于 2024-05-09 1:23 已读 4776 次 1 赞  

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 中法对照:A LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU 追忆似水年华46

作者:Marcel Proust 马塞尔-普鲁斯特

Deuxième Partie第二部

UN AMOUR DE SWANN(1)

 斯万之恋(1)

编辑整理:WANGGUOTONG

 

Mais Swann se disait que s’il montrait à Odette (en consentant seulement à la retrouver après dîner) qu’il y avait des plaisirs qu’il préférait à celui d’être avec elle, le goût qu’elle ressentait pour lui ne connaîtrait pas de longtemps la satiété. Et, d’autre part, préférant infiniment à celle d’Odette la beauté d’une petite ouvrière fraîche et bouffie comme une rose et dont il était épris, il aimait mieux passer le commencement de la soirée avec elle, étant sûr de voir Odette ensuite. C’est pour les mêmes raisons qu’il n’acceptait jamais qu’Odette vînt le chercher pour aller chez les Verdurin. La petite ouvrière l’attendait près de chez lui à un coin de rue que son cocher Rémi connaissait, elle montait à côté de Swann et restait dans ses bras jusqu’au moment où la voiture l’arrêtait devant chez les Verdurin. À son entrée, tandis que Mme Verdurin montrant des roses qu’il avait envoyées le matin lui disait : « Je vous gronde » et lui indiquait une place à côté d’Odette, le pianiste jouait, pour eux deux, la petite phrase de Vinteuil qui était comme l’air national de leur amour. Il commençait par la tenue des trémolos de violon que pendant quelques mesures on entend seuls, occupant tout le premier plan, puis tout d’un coup ils semblaient s’écarter et comme dans ces tableaux de Pieter de Hooch, qu’approfondit le cadre étroit d’une porte entr’ouverte, tout au loin, d’une couleur autre, dans le velouté d’une lumière interposée, la petite phrase apparaissait, dansante, pastorale, intercalée, épisodique, appartenant à un autre monde. Elle passait à plis simples et immortels, distribuant çà et là les dons de sa grâce, avec le même ineffable sourire ; mais Swann y croyait distinguer maintenant du désenchantement. Elle semblait connaître la vanité de ce bonheur dont elle montrait la voie. Dans sa grâce légère, elle avait quelque chose d’accompli, comme le détachement qui succède au regret. Mais peu lui importait, il la considérait moins en elle-même — en ce qu’elle pouvait exprimer pour un musicien qui ignorait l’existence et de lui et d’Odette quand il l’avait composée, et pour tous ceux qui l’entendraient dans des siècles — que comme un gage, un souvenir de son amour qui, même pour les Verdurin ou pour le petit pianiste, faisait penser à Odette en même temps qu’à lui, les unissait ; c’était au point que, comme Odette, par caprice, l’en avait prié, il avait renoncé à son projet de se faire jouer par un artiste la sonate entière, dont il continua à ne connaître que ce passage. « Qu’avez-vous besoin du reste ? lui avait-elle dit. C’est ça notre morceau. » Et même, souffrant de songer, au moment où elle passait si proche et pourtant à l’infini, que tandis qu’elle s’adressait à eux, elle ne les connaissait pas, il regrettait presque qu’elle eût une signification, une beauté intrinsèque et fixe, étrangère à eux, comme en des bijoux donnés, ou même en des lettres écrites par une femme aimée, nous en voulons à l’eau de la gemme et aux mots du langage, de ne pas être faits uniquement de l’essence d’une liaison passagère et d’un être particulier.  

不过斯万心想,如果让奥黛特知道(他只同意在晚饭后同她见面),他还有比跟她在一起更大的乐趣的话,那么她在他身上不久就更要得寸进尺了。再说,他早已爱上了一个长得鲜艳丰满得象一朵玫瑰花似的小女工,她的体态之美远过于奥黛特,他宁愿在黄昏时分跟她在一起,然后再去跟奥黛特相会。出于同样的理由,他从来没有答应奥黛特上他家去接他一起到维尔迪兰家去。小女工总是在他家附近他的马车夫雷米知道的一个街角等他,到时候登上车来,坐到斯万身旁,在他怀里一直呆到维尔迪兰家门口。等他进客厅的时候,维尔迪兰夫人指着他早上送去的玫瑰花对他说:“我可要说您了,”同时指着奥黛特身边的位子叫他坐下,这时钢琴家正为他们两个人演奏凡德伊的那个乐句——它仿佛是他俩爱情的国歌。他总是从小提琴的震音部分开始,有几拍是不带伴奏的,占着最显著的地位;然后这震音部分仿佛突然离去,而那个乐句就象霍赫室内画中的物体由于半开着的狭窄门框而显得更深远一样,从遥远的地方,以另一种色彩,在柔和的光线中出现了;它舞姿轻盈,带有田园风味,象是一段插曲,属于另一个世界。这个乐句以单纯而不朽的步伐向前移动,带着难以用言语形容的微笑,将它的优美作为礼品向四面八方施舍;可是斯万现在却仿佛觉得这个乐句原来的魔力顿然消失了。这个乐句仿佛认识到了它所指引的那种幸福的虚妄。在它轻盈的优美之中已经有点万事俱休的感觉,就好象是随着徒然的遗憾之情而来的超脱之感。不过对他来说,这些都无关紧要,他不大去考虑这个乐句本身,不大去考虑这个乐句对那在创作时并不知道世上有斯万和奥黛特存在的那位音乐家意味着什么,也不大去考虑它对今后几百年的听众意味着什么,而只把它看作是他的爱情的一种证明,一种纪念品,足以使维尔迪兰夫妇,使这位年轻的钢琴家想起奥黛特,想起他斯万,同时把他们两人连结在一起。甚至他也打消了请一位音乐家把那首奏鸣曲整个演奏一遍的打算(奥黛特一时心血来潮,曾经这样要求过的),以至于在全曲当中他依然只知道这一段。奥黛特也附和着说:“咱们干吗要其余部分呢?这才是咱们那一段。”更进一步,后来他都苦于思索了,以致当这个乐句在他们耳畔掠过,离他们虽是那么近,可又象是在无穷远处,虽是为他们而奏,却又不认识他们的时候,他都感到遗憾了,为这个乐句有一种含义,有一种内在的、不变的而又不为他们所知的美而感到遗憾——就象是当我们收到我们所爱的女子送来的珠宝或者所写的情书时,我们会怪怨宝石的水色和语言中的词语为什么不纯粹是由一段短暂的恋情和一个举世无双的情人的精髓所构成一样——

 

    Souvent il se trouvait qu’il s’était tant attardé avec la jeune ouvrière avant d’aller chez les Verdurin, qu’une fois la petite phrase jouée par le pianiste, Swann s’apercevait qu’il était bientôt l’heure qu’Odette rentrât. Il la reconduisait jusqu’à la porte de son petit hôtel, rue La Pérouse, derrière l’Arc de Triomphe. Et c’était peut-être à cause de cela, pour ne pas lui demander toutes les faveurs, qu’il sacrifiait le plaisir moins nécessaire pour lui de la voir plus tôt, d’arriver chez les Verdurin avec elle, à l’exercice de ce droit qu’elle lui reconnaissait de partir ensemble et auquel il attachait plus de prix, parce que, grâce à cela, il avait l’impression que personne ne la voyait, ne se mettait entre eux, ne l’empêchait d’être encore avec lui, après qu’il l’avait quittée.

他时常在到维尔迪兰家去以前跟那个年轻女工在一起呆的时间太久,以致钢琴家刚把那个乐句演完,他就发现奥黛特回家的时刻马上就要到了。他总是把她送到凯旋门背后拉彼鲁兹街她那小住宅的门口。也许正是因为这一点,正是为了不要求她给以全部特殊优遇,他才牺牲早些看到她,跟她一起到维尔迪兰家去这个对他来说并不那么必要的乐趣,而保留伴送她回家的特权——这是她十分领情而他也更为重视的一项特权,因为这样,他就会感到没有别人看到她,没有人介入他们两人之间,而且在跟她分手以后,也没有人妨碍她在精神上与他同在。

 

Ainsi revenait-elle dans la voiture de Swann ; un soir, comme elle venait d’en descendre et qu’il lui disait à demain, elle cueillit précipitamment dans le petit jardin qui précédait la maison un dernier chrysanthème et le lui donna avant qu’il fût reparti. Il le tint serré contre sa bouche pendant le retour, et quand au bout de quelques jours la fleur fut fanée, il l’enferma précieusement dans son secrétaire.    

就这样,她每晚都坐斯万的马车回去。有一晚,当她从车上下来,他跟她说“明天见”的时候,她快步跑到房子前的小花园里采摘最后一朵菊花,在车走动以前送到他的手里。他在归途中一直吻着这朵花,过了几天,花枯萎了,他就小心翼翼地把它收在写字台里。

 

Mais il n’entrait jamais chez elle. Deux fois seulement, dans l’après-midi, il était allé participer à cette opération capitale pour elle, « prendre le thé ». L’isolement et le vide de ces courtes rues (faites presque toutes de petits hôtels contigus, dont tout à coup venait rompre la monotonie quelque sinistre échoppe, témoignage historique et reste sordide du temps où ces quartiers étaient encore mal famés), la neige qui était restée dans le jardin et aux arbres, le négligé de la saison, le voisinage de la nature, donnaient quelque chose de plus mystérieux à la chaleur, aux fleurs qu’il avait trouvées en entrant.    

可是他夜晚从不踏进她的家门。只有两个下午,他去参加了在她看来是如此重要的活动——吃午茶。在这里的这些小街上,几乎全都是一所挨着一所的矮小住宅,只是偶尔有几家昏暗的小铺子(这是这个过去名声不佳的地段的历史遗迹)打破这种单调一致。这些小街的寂静和空荡、花园和树上残留的白雪、冬季的衰败景象,城市中保留下来的自然景色,这些都为他在进门时感到的温暖和看到的花朵增添了神秘的色彩。

 

Laissant à gauche, au rez-de-chaussée surélevé, la chambre à coucher d’Odette qui donnait derrière sur une petite rue parallèle, un escalier droit entre des murs peints de couleur sombre et d’où tombaient des étoffes orientales, des fils de chapelets turcs et une grande lanterne japonaise suspendue à une cordelette de soie (mais qui, pour ne pas priver les visiteurs des derniers conforts de la civilisation occidentale, s’éclairait au gaz) montait au salon et au petit salon. Ils étaient précédés d’un étroit vestibule dont le mur quadrillé d’un treillage de jardin, mais doré, était bordé dans toute sa longueur d’une caisse rectangulaire où fleurissaient comme dans une serre une rangée de ces gros chrysanthèmes encore rares à cette époque, mais bien éloignés cependant de ceux que les horticulteurs réussirent plus tard à obtenir. Swann était agacé par la mode qui depuis l’année dernière se portait sur eux, mais il avait eu plaisir, cette fois, à voir la pénombre de la pièce zébrée de rose, d’oranger et de blanc par les rayons odorants de ces astres éphémères qui s’allument dans les jours gris. Odette l’avait reçu en robe de chambre de soie rose, le cou et les bras nus. Elle l’avait fait asseoir près d’elle dans un des nombreux retraits mystérieux qui étaient ménagés dans les enfoncements du salon, protégés par d’immenses palmiers contenus dans des cache-pot de Chine, ou par des paravents auxquels étaient fixés des photographies, des nœuds de rubans et des éventails. Elle lui avait dit : « Vous n’êtes pas confortable comme cela, attendez, moi je vais bien vous arranger », et avec le petit rire vaniteux qu’elle aurait eu pour quelque invention particulière à elle, avait installé derrière la tête de Swann, sous ses pieds, des coussins de soie japonaise qu’elle pétrissait comme si elle avait été prodigue de ces richesses et insoucieuse de leur valeur. Mais quand le valet de chambre était venu apporter successivement les nombreuses lampes qui, presque toutes enfermées dans des potiches chinoises, brûlaient isolées ou par couples, toutes sur des meubles différents comme sur des autels et qui dans le crépuscule déjà presque nocturne de cette fin d’après-midi d’hiver avaient fait reparaître un coucher de soleil plus durable, plus rose et plus humain — faisant peut-être rêver dans la rue quelque amoureux arrêté devant le mystère de la présence que décelaient et cachaient à la fois les vitres rallumées — elle avait surveillé sévèrement du coin de l’œil le domestique pour voir s’il les posait bien à leur place consacrée. Elle pensait qu’en en mettant une seule là où il ne fallait pas, l’effet d’ensemble de son salon eût été détruit, et son portrait, placé sur un chevalet oblique drapé de peluche, mal éclairé. Aussi suivait-elle avec fièvre les mouvements de cet homme grossier et le réprimanda-t-elle vivement parce qu’il avait passé trop près de deux jardinières qu’elle se réservait de nettoyer elle-même dans sa peur qu’on ne les abîmât et qu’elle alla regarder de près pour voir s’il ne les avait pas écornées. Elle trouvait à tous ses bibelots chinois des formes « amusantes », et aussi aux orchidées, aux catleyas surtout, qui étaient, avec les chrysanthèmes, ses fleurs préférées, parce qu’ils avaient le grand mérite de ne pas ressembler à des fleurs, mais d’être en soie, en satin. « Celle-là a l’air d’être découpée dans la doublure de mon manteau », dit-elle à Swann en lui montrant une orchidée, avec une nuance d’estime pour cette fleur si « chic », pour cette sœur élégante et imprévue que la nature lui donnait, si loin d’elle dans l’échelle des êtres et pourtant raffinée, plus digne que bien des femmes qu’elle lui fît une place dans son salon. En lui montrant tour à tour des chimères à langues de feu décorant une potiche ou brodées sur un écran, les corolles d’un bouquet d’orchidées, un dromadaire d’argent niellé aux yeux incrustés de rubis qui voisinait sur la cheminée avec un crapaud de jade, elle affectait tour à tour d’avoir peur de la méchanceté, ou de rire de la cocasserie des monstres, de rougir de l’indécence des fleurs et d’éprouver un irrésistible désir d’aller embrasser le dromadaire et le crapaud qu’elle appelait : « chéris ». Et ces affectations contrastaient avec la sincérité de certaines de ses dévotions, notamment à Notre-Dame du Laghet qui l’avait jadis, quand elle habitait Nice, guérie d’une maladie mortelle, et dont elle portait toujours sur elle une médaille d’or à laquelle elle attribuait un pouvoir sans limites. Odette fit à Swann « son » thé, lui demanda : « Citron ou crème ? » et comme il répondit « crème », lui dit en riant : « Un nuage ! » Et comme il le trouvait bon : « Vous voyez que je sais ce que vous aimez. » Ce thé en effet avait paru à Swann quelque chose de précieux comme à elle-même, et l’amour a tellement besoin de se trouver une justification, une garantie de durée, dans des plaisirs qui au contraire sans lui n’en seraient pas et finissent avec lui, que quand il l’avait quittée à sept heures pour rentrer chez lui s’habiller, pendant tout le trajet qu’il fit dans son coupé, ne pouvant contenir la joie que cet après-midi lui avait causée, il se répétait : « Ce serait bien agréable d’avoir ainsi une petite personne chez qui on pourrait trouver cette chose rare, du bon thé. » Une heure après, il reçut un mot d’Odette, et reconnut tout de suite cette grande écriture dans laquelle une affectation de raideur britannique imposait une apparence de discipline à des caractères informes qui eussent signifié peut-être pour des yeux moins prévenus le désordre de la pensée, l’insuffisance de l’éducation, le manque de franchise et de volonté. Swann avait oublié son étui à cigarettes chez Odette. « Que n’y avez-vous oublié aussi votre cœur, je ne vous aurais pas laissé le reprendre. »    

奥黛特的卧室位于高出于街面的底层,面临着与跟前街平行的一条狭窄的后街;卧室右边是一道陡直的楼梯,两旁是糊着深色壁纸的墙,墙上挂着东方的壁毯、土耳其的串珠、一盏用丝线绳吊起的日本大灯(为了避免来客连一点西方文明的现代化起居设备都享受不到,点的是煤气)。这道楼梯一直通到楼上的大小客厅。两间客厅前面有个狭小的门厅,墙上装着花园里那种用板条做的格子架,沿着它的整个长度摆着一个长方形的木箱,里面象花房里那样种着一行盛开的大菊花,这在那年月还是比较罕见的,虽然还没有日后的园艺家培植的那样巨大。斯万看了虽然有些不快,因为种大菊花是头年才在巴黎流行开的风尚,但这回看到这些在冬季灰暗的阳光中闪烁的短暂的星辰发出的芬芳的光芒,在这间半明半暗的小屋中映出一道道粉红的、橙黄的、白色的斑纹,心里还是很高兴的。奥黛特穿着粉红色的绸晨衣接待他,脖颈和胳膊都裸露着。她请他在她身边坐下,那是在客厅深处的许多神秘的隐秘角落之一,有种在中国大花盆里的大棕榈树或者挂着相片、丝带和扇子的屏风挡着。她对他说:“您这么坐着不舒服,来,我来给您摆弄一下。”她面带那种行将一显身手的得意的微笑,拿来几个日本绸面垫子,搓搓揉揉,仿佛对这些值钱东西毫不在乎,然后把它们垫在斯万脑袋后面和脚底下。仆人进来把一盏盏灯一一放好,这些灯几乎全都装在中国瓷瓶里,有的单独一盏,有的两盏成双,都放在不同的家具上(也可以说是神龛上),在这冬季天已近黄昏的苍茫暮色中重现落日的景象,却显得更持久,更鲜艳,更亲切——这种景象也许可以使得伫立在马路上观赏橱窗中时隐时现的人群的一个恋人遐想不已。奥黛特这时一直盯着她的仆人,看他摆的灯是不是全都摆在应有的位置。她认为,哪伯只有一盏摆得不是地方,她的客厅的整体效果就会遭到破坏,她那摆在铺着长毛绒的画架上的肖像上的光线就会不对劲儿。所以她急切地注视这笨家伙的一举一动,当他挨近她那唯恐遭到损坏而总是亲自擦拭的那对花瓶架时,就严厉地申斥他,赶紧走上前去看看花是否被他碰坏。她觉得她那些中国小摆设全都有“逗人”的形态,而兰花,特别是卡特来兰,也是一样,这种花跟菊花是她最喜爱的花,因为这些花跟平常的花不同,仿佛是用丝绸、用缎子做的一样。她指着一朵兰花对斯万说:“这朵兰花仿佛是从我斗篷衬里上铰下来似的,”话中带着对这种如此雅致的花的一番敬意;它是大自然赐给她的一个漂亮的、意想不到的姐妹,在实际生活中难以觅得,而它又是如此优雅,比许多妇女都更尊贵。因此她在客厅中给它以一席之地。她又让他看画在花瓶上或者绣在帐幕上的吐着火舌的龙、一束兰花的花冠,跟玉蟾蜍一起摆在壁炉架上的那匹眼睛嵌有宝石的银镶单峰驼,一会儿假装害怕那些怪物的凶相,笑它们长得那么滑稽,一会儿又假装为花儿的妖艳而害臊,一会儿又假装忍不住要去吻一吻被她称之为“宝贝”的单峰驼和蟾蜍。这些做作的动作跟她对某些东西的虔诚恰成鲜明的对比,特别是对拉盖圣母的虔敬。当她在尼斯居住时,拉盖圣母曾把她从致命的疾病中拯救过来,因此她身上总是带着这位圣母的金像章,相信它有无边的法力。奥黛特给斯万递上一杯茶,问他:“柠檬还是奶油?”当他回答是“奶油”的时候,就笑着对他说:“一丁点儿?”一听到他称赞茶真好喝的时候,她就说:“您看,我是知道您喜欢什么的。”的确,斯万跟她一样,都觉得这茶是弥足珍贵的,而爱情也如此需要通过一些乐趣来证实它的存在,来保证它能延续下去(要是没有爱情,这些乐趣就不成其为乐趣,也将随爱情而消失),以至当他在七点钟跟她分手,回家去换上晚间的衣服时,他坐在马车上一直难以抑制这个下午得到的欢快情绪,心想,“能在一个女子家里喝到这么难得的好茶,该多有意思!”一个钟头以后,他接到奥黛特的一张字条,马上就认出那写得大大的字,她由于要学英国人写字的那种刚劲有力,字写得虽不成体,却还显出是下了功夫的;换上一个不象斯万那样对她已有好感的人,就会觉得那是思路不清、教育欠缺、不够真诚、缺乏意志的表现。斯万把烟盒丢在她家里了。她写道:“您为什么不连您的心也丢在这里呢?如果是这样的话,我是不会让您收回去的。”

 

Une seconde visite qu’il lui fit eut plus d’importance peut-être. En se rendant chez elle ce jour-là comme chaque fois qu’il devait la voir d’avance il se la représentait ; et la nécessité où il était pour trouver jolie sa figure de limiter aux seules pommettes roses et fraîches, les joues qu’elle avait si souvent jaunes, languissantes, parfois piquées de petits points rouges, l’affligeait comme une preuve que l’idéal est inaccessible et le bonheur médiocre. Il lui apportait une gravure qu’elle désirait voir. Elle était un peu souffrante ; elle le reçut en peignoir de crêpe de Chine mauve, ramenant sur sa poitrine, comme un manteau, une étoffe richement brodée. Debout à côté de lui, laissant couler le long de ses joues ses cheveux qu’elle avait dénoués, fléchissant une jambe dans une attitude légèrement dansante pour pouvoir se pencher sans fatigue vers la gravure qu’elle regardait, en inclinant la tête, de ses grands yeux, si fatigués et maussades quand elle ne s’animait pas, elle frappa Swann par sa ressemblance avec cette figure de Zéphora, la fille de Jéthro, qu’on voit dans une fresque de la chapelle Sixtine. Swann avait toujours eu ce goût particulier d’aimer à retrouver dans la peinture des maîtres non pas seulement les caractères généraux de la réalité qui nous entoure, mais ce qui semble au contraire le moins susceptible de généralité, les traits individuels des visages que nous connaissons : ainsi, dans la matière d’un buste du doge Loredan par Antoine Rizzo, la saillie des pommettes, l’obliquité des sourcils, enfin la ressemblance criante de son cocher Rémi ; sous les couleurs d’un Ghirlandajo, le nez de M. de Palancy ; dans un portrait de Tintoret, l’envahissement du gras de la joue par l’implantation des premiers poils des favoris, la cassure du nez, la pénétration du regard, la congestion des paupières du docteur du Boulbon. Peut-être ayant toujours gardé un remords d’avoir borné sa vie aux relations mondaines, à la conversation, croyait-il trouver une sorte d’indulgent pardon à lui accordé par les grands artistes, dans ce fait qu’ils avaient eux aussi considéré avec plaisir, fait entrer dans leur œuvre, de tels visages qui donnent à celle-ci un singulier certificat de réalité et de vie, une saveur moderne ; peut-être aussi s’était-il tellement laissé gagner par la frivolité des gens du monde qu’il éprouvait le besoin de trouver dans une œuvre ancienne ces allusions anticipées et rajeunissantes à des noms propres d’aujourd’hui. Peut-être au contraire avait-il gardé suffisamment une nature d’artiste pour que ces caractéristiques individuelles lui causassent du plaisir en prenant une signification plus générale, dès qu’il les apercevait déracinées, délivrées, dans la ressemblance d’un portrait plus ancien avec un original qu’il ne représentait pas. Quoi qu’il en soit, et peut-être parce que la plénitude d’impressions qu’il avait depuis quelque temps, et bien qu’elle lui fût venue plutôt avec l’amour de la musique, avait enrichi même son goût pour la peinture, le plaisir fut plus profond et devait exercer sur Swann une influence durable, qu’il trouva à ce moment-là dans la ressemblance d’Odette avec la Zéphora de ce Sandro di Mariano auquel on ne donne plus volontiers son surnom populaire de Botticelli depuis que celui-ci évoque au lieu de l’œuvre véritable du peintre l’idée banale et fausse qui s’en est vulgarisée. Il n’estima plus le visage d’Odette selon la plus ou moins bonne qualité de ses joues et d’après la douceur purement carnée qu’il supposait devoir leur trouver en les touchant avec ses lèvres si jamais il osait l’embrasser, mais comme un écheveau de lignes subtiles et belles que ses regards dévidèrent, poursuivant la courbe de leur enroulement, rejoignant la cadence de la nuque à l’effusion des cheveux et la flexion des paupières, comme en un portrait d’elle en lequel son type devenait intelligible et clair.    

他的第二次访问也许对他来说更加重要。跟每次要见到她时一样,他这天在到她家去的途中,一直在脑子里勾勒她的形象;为了觉得她的脸蛋长得好看,他不得不只回忆她那红润鲜艳的颧颊,因为她的面颊的其余部分通常总是颜色灰黄,恹无生气,只是偶尔泛出几点红晕;这种必要性使他感到痛苦,因这这说明理想的东西总是无法得到,而现实的幸福总是平庸不足道的。他那天给她带去她想看的一幅版画。她有点不舒服,穿着浅紫色的中国双绉梳妆衣,胸前绣满了花样。她站在他身旁,头发没有结拢,披散在她的面颊上,一条腿象是在舞蹈中那样曲着,以便能俯身看那幅版画而不至太累;她低垂着头,那双大眼睛在没有什么东西使她兴奋的时候一直现出倦怠不快。她跟罗马西斯廷小教堂一幅壁画上耶斯罗的女儿塞福拉是那么相象,给斯万留下了深刻的印象。斯万素来有一种特殊的爱好,爱从大师们的画幅中不仅去发现我们身边现实的人们身上的一般特征,而且去发现最不寻常的东西,发现我们认识的面貌中极其个别的特征,例如在安东尼奥.里佐所塑的威尼斯总督洛雷丹诺的胸像中,发现他的马车夫雷米的高颧骨、歪眉毛,甚至发现两人整个面貌都一模一样;在基兰达约的画中发现巴朗西先生的鼻子;在丁托列托的一幅肖像画中发现迪.布尔邦大夫脸上被茂密的颊髯占了地盘的腮帮子、断了鼻梁骨的鼻子、炯炯逼人的目光,以及充血的眼睑。也许正是由于他总是为把他的生活局限于社交活动。局限于空谈而感到悔恨,因此他觉得可以在大艺术家的作品中找到宽纵自己的借口,因为这些艺术家也曾愉快地打量过这样的面貌,搬进自己的作品,为作品增添了强烈的现实感和生动性,增添了可说是现代的风味;也许同时也是由于他是如此深深地体会到上流社会中的人们是这么无聊,所以他感到有必要在古代的杰作中去探索一些可以用来影射今天的人物的东西。也许恰恰相反,正是因为他具有充分的艺术家的气质,所以当他从历史肖像跟它并不表现的当代人物的相似中看到那些个别的特征取得普遍的意义时,他就感到乐趣。不管怎样,也许是因为一些时候以来他接受了大量的印象,尽管这些印象毋宁是来自他对音乐的爱好,却也丰富了他对绘画的兴趣,所以他这时从奥黛特跟这位桑德洛.迪.马里阿诺(人们现在多用他的外号波堤切利来称呼他,但这个外号与其说是代表这位画家的真实作品,倒不如说是代表对他的作品散布的庸俗错误的见解)笔下的塞福拉的相象当中得到的乐趣也就更深,而且日后将在他身上产生持久的影响。现在他看待奥黛特的脸就不再根据她两颊的美妙还是缺陷,不再根据当他有朝一日吻她时,他的双唇会给人怎样的柔软甘美的感觉,而是把它看作一束精细美丽的线,由他的视线加以缠绕,把她脖颈的节奏和头发的奔放以及眼睑的低垂连结起来,连成一幅能鲜明地表现她的特性的肖像——

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